Ca donne envie d'écrire tout ça ! Pas de souci, je bosse. Plus lentement que d'habitude certes, mais je bosse...
EDIT: C'est chose faite ! HYEI
Chapitre XII
Lorsque le professeur Noarfang ce leva ce matin là, il arracha un brin d’herbe du sol et le leva à portée du vent. Le soleil n’était pas encore complètement levé et aucune brise n’agitait les nombreuses feuilles de l’arbre à côté duquel il vivait. Il effectua son habituel vol matinal en suivant le cours de la rivière et ne revient qu’une heure plus tard pour manger un morceau. Le point positif de ces jours-ci résidait dans le fait que c’était les vacances. Il n’aurait donc pas à supporter tous ces jeunes pokemon distraits et bavard. En survolant la lisière de la forêt, il avait aperçu le jeune Riss se rendre à son entraînement quotidien avec Raïka. Le Raichu lui faisait un compte-rendu hebdomadaire des progrès du jeune Héricendre, sur lequel ils reposaient leurs espoirs. Les ténèbres approchaient à grande vitesse et les nuages, comme pour se préparer à leur arrivée, s’étaient teintés d’une couleur sombre.
Ropodus pour sa part avait une spécificité au réveil. Il se levait tous les jours à la même heure. Chaque jour l’avait vu se lever au même moment. Les gens s’étonnaient qu’il conserve cette aptitude avec l’âge. Et l’âge commençait à se faire ressentir sérieusement. Ropodus cracha du sang par terre. Peut-être la fin était-elle proche. Tout de suite ? Tout à l’heure ? Demain ? Dans un an ? L’avenir le lui ferait savoir. Ropodus n’avait jamais eu peur de la mort, il l’avait souvent frôlée au cours de ses aventures de jeunesse. Le souvenir le plus marquant qu’il conservait de ses voyages aux frontières de la vie remontait aux alentours de son trentième cycle de saisons. Il avait entrepris l’ascension du Mont Abrupt pour tenter de percer le mystère de l’être secret qui, disait-on en habitait le centre, tel le noyau de feu au centre de la planète. Il était presque arrivé au but et s’était penché au dessus d’un trou qui paraissait sans fond. Sous son poids, la vieille roche avait cédé et l’avait envoyé au fond de l’abîme après une chute incroyablement longue. La peur était telle qu’il s’était évanoui. Ce fut avec surprise qu’il remarqua que sa chute avait été amortie par un geyser d’air continu qui l’avait maintenu en lévitation pendant quelques heures. En se réveillant, il avait continué son exploration et était parvenu à une cavité assez large pour lui permettre de passer. C’est alors qu’il tomba sur le légendaire pokemon qui habitait le cœur du volcan. Celui-ci le regardait d’un air plus que féroce, plus haineux que l’imaginable. Il avait alors fait jaillir un intense torrent de lave et avait éjecté Ropodus au dehors en le faisant remonter à travers un conduit vertical, qui menait au sommet du volcan. Le pauvre petit Volcaropod s’était envolé parmi les nuages, poursuivi par une lave incandescente et était lourdement tombé à terre en dévalant le flanc de la montagne de feu. Il ne pouvait plus bouger la moindre partie de son corps d’invertébré. Il avait passé trois jours dans la même position, sans que personne ne le retrouve. Le trépas, s’approchait lentement de lui, le narguant. Cependant, il l’accueillait presque avec sérénité, car il avait réalisé le but qu’il s’était fixé : Rencontrer le pokemon légendaire. Le prix avait été lourd à payer mais il en valait la chandelle.
Mista et Siko, quant à eux, se levèrent à quinze minutes d’intervalle. La première vivait seule avec sa grand-mère. Elle n’avait jamais connu ses parents. Elle savait très peu de choses d’eux. Il semblait qu’ils avaient disparus au cours d’un séjour à la frontière du Désert Rouge.
Sa grand-mère lui avait inculqué des valeurs de son temps, si bien que ses camarades la traitaient de coincée et vieux jeu. Heureusement qu’elle savait ignorer les critiques qu’elle subissait, car un pokemon comme Siko n’aurait pas tenu longtemps face à ces cancres.
Le Saquedeneu avait hérité du caractère fragile de sa mère. Son père qui était l’incarnation du courage, avait tout tenté pour le rendre plus brave. Il avait partiellement réussi. Il avait fait subir un entraînement éprouvant à son fils pour le rendre fort mais ne débloquait toujours pas son courage. Ces qualités étaient stimulés lorsque Siko (ou une personne à qui il tient) se trouve en danger. La volonté de défendre explose alors en lui et fait ressortir le côté brave que Boldo souhaite tant voir chez son fils.
Tous ces pokemon gravitaient autour d’un seul et unique être. Celui-ci, alors que le soleil était censé être à son zénith courait à travers la forêt qui le séparait du village qu’il sentait en péril. Les nuages noirs aperçus le matin même par Noarfang s’étaient massés devant l’astre céleste, empêchant ses rayons de toucher le sol et les pokemon de Samaro. Riss, devenu un Feurisson, réduisait progressivement la distance qui le séparait de ses proches. Un cri les avait alertés, Raïka et lui et ils avaient interrompu la séance d’entraînement après l’évolution de Riss, sans pouvoir tester ses nouvelles capacités. Le Feurisson laissait la panique le gagner au fur et à mesure qu’il se rapprochait du village. Si quelque chose arrivait à ses parents, à ses amis, à Ropodus… Il n’osait l’imaginer.
Au moment où Riss pensait à eux, Noarfang s’envola, Ropodus se dirigea lentement vers la chambre de sa maison rouge, Mista échangea un regard avec sa grand-mère et Siko avec ses parents. Tous savaient ce qui se passait, et tous s’étaient préparés. Les deux plus jeunes n’avaient plus rien à voir avec ceux qu’ils étaient avant. Une nouvelle force et une nouvelle assurance coulaient en eux.
Riss voyait que les arbres commençaient à s’espacer, signe qu’ils approchaient du village. Ils débouchèrent sur la place principale. Ce qu’ils y virent semblait sortir tout droit d’un cauchemar. Le ciel était à présent devenu complètement noir et le vent faisait tournoyer les feuilles mortes à une vitesse folle. Descendant tout droit des cieux, Riss et Raïka aperçurent un pokemon oiseau de grande envergure. Quand il arriva au sol, ils purent le détailler. C’était un grand et redoutable Rapasdepic avec une expression hargneuse sur le visage. Il lança une phrase au pokemon qui était accroché sur son dos. Pendant qu’il parlait, d’autres oiseaux atterrissaient à côté de lui.
« C’est pour cette bande de détritus que nous somme venus aussi nombreux ? »
Riss leva les yeux vers celui à qui le Rapasdepic s’adressait et croisa le regard du pokemon. Aucun doute n’était permis quant à l’identité de celui-ci.
« Voilà pourquoi nous sommes venus, mon cher Despic » répondit Abramon en fixant Riss avec gourmandise.
« Ca ne devrait pas être compliqué alors » dit le dénommé Despic en posant lui aussi ses yeux sur Riss.
Abramon descendit du dos de son lieutenant et observa le cadre dans lequel il se trouvait.
« Un très bel endroit ! Dommage qu’il faille un peu l’abimer…. » dit-il avec une pointe de regret.
« Vous n’abimerez rien du tout ! lança courageusement Riss. Et vous ne toucherez à personne ! »
« Certes je ne toucherai à personne. Mes amis s’en chargeront pour moi » dit l’Héritier de l’Alakazam Noir avec un sourire mauvais.
Il jeta un regard un regard alentour avant de demander à personne en particulier :
« Où est mon espion ? Où est mon ami ? »
Soudain, arrivant de loin, Etour, le père des Volo atterit devant Abramon et se prosterna.
« Bienvenue dans mon village maître » dit-il avec dévotion.
Riss, estomaqué regarda l’oiseau s’agenouiller devant l’ennemi. Au même moment, derrière lui, des hordes de pokemon Roche de toutes sortes sortirent de la forêt. Des pokemon Spectres, Ténèbres et Psy étaient aussi arrivés. Samaro était assailli par les Forces du Mal, incarnées en Abramon.
Mais le village ne se laisserait pas faire. De toutes les maisons, les habitants du village apparaissent, faisant face à l’ennemi. Noarfang se posa soudainement devant Raïka, essouflé.
« Je l’avais senti. Je savais qu’il arrivait. Il… »
Le professeur ne put terminer sa phrase quand il tourna la tête vers Abramon, dont seule la présence avait réussi à faire diminuer la température.
« Emmenez Riss à la cachette avec tous les autres jeunes. Il faut absolument les protéger » dit froidement Raïka en fixant rageusement Despic, qui lui rendait son regard avec la même intensité.
« Non ! Je ne vous quitte pas, ce n’est pas pour rien que je me suis entraîné ! » dit Riss, indigné.
« Si tu vas le faire. Tous ces pokemons sont beaucoup plus forts que toi. Allez-y ! » termina-t-il à l’adresse de Noarfang.
« Venez ! Il faut vous mettre en sûreté. » dit le vieux hibou.
Riss le suivit à contrecœur, abandonnant Raïka à son sort.
« Tu les accompagnes, bien entendu. » lança Abramon à Etour qui s’exécuta sans discuter.
Raïka lança alors sans bouger un éclair à l’Etouraptor qui l’évita aisément et fonça vers Riss.
« Montez ! » hurla Noarfang à Riss en lui présentant son dos.
A peine était-il monté que le vieux hibou décollait à une vitesse surprenante, manquant de le faire tomber. Riss sentait le vent lui fouetter le visage. Etour les poursuivait sans effort. Riss se retourna avec précaution et cracha un violent jet de feu en direction de l’oiseau traître. Celui-ci l’évita aussi aisément que l’éclair de Raïka mais il perdit de la vitesse et la distance se creusa entre les deux volatiles. Riss regardait le village et ce qu’il vit l’horrifia. Samaro, le village où il était né, où il avait grandi, où il avait tous ses amis était en flammes. Le feu dévorait tout. Partout, les habitants tentaient de l’éteindre, tout en repoussant les envahisseurs qui obéissaient au tyran. A travers la fumée, Riss distingua une petite maison rouge.
« Descendez ! » hurla-t-il à Noarfang
« Impossible ! répliqua celui-ci. Ce scélérat nous poursuit et n’est pas prêt à nous lâcher. »
« S’il-vous-plaît, faites ce que je vous dis ! »
« Je ne peux pas ! »
Riss se retourna et vit Etour qui les talonnait avec un sourire féroce. L’oiseau se rapprochait de plus en plus, il serait bientôt en mesure de les attaquer. Noarfang virevoltait, exécutant des figures complexes supposées fatiguer Etour. Mais c’était inutile car celui-ci maintenait l’allure et suivait Noarfang. Etour augmenta alors son altitude, se préparant à attaquer. Lorsqu’il amorça sa descente, il fut frappé par un violent éclair jaune foncé. Riss se risqua à jeter un regard en bas et il y vit Raïka, courant à quatre pattes. Le Raichu s’était débarassé de Despic et des autres et suivait Noarfang depuis tout à l’heure. Plus loin, Riss distinguait Abramon qui lévitait à grande vitesse grâce à ses grands pouvoirs psychiques. Il souriait comme Etour, mais plus calmement. Comme quelqu’un qui est sûr de gagner. Etour chutait lentement vers le sol, inanimé. A un mètre, son corps s’arrêta et se posa doucement à terre. Riss chercha l’origine de ce phénomène étrange et vit Abramon, la main levée, l’air concentré. Il avait protégé son serviteur. Noarfang se posa à son tour, bientôt rejoins par Raïka.
« Riss il faut que… » commença-t-il.
Mais Riss courait déjà vers la maison rouge en flammes. Il traversait le champ de bataille, évitant les sbires d’Abramon. Il avait peur de ce qu’il allait découvrir en y entrant. Lorsqu’il eut atteint le seuil de la porte, il sentit son cœur battre à tout rompre. Après quelques secondes d’hésitation que Raïka et Noarfang mirent à profit pour le rejoindre.
Riss entra alors dans la petite maison rouge de Ropodus. Le feu avait tout investit et la maison menaçait de s’écrouler.
« Ropodus ? » appela Riss
Mais aucune voix ne lui répondit. La peur grandissait. Toutes les pièces étaient vides. Les flammes léchaient les murs avec gourmandise. Riss se dirigea alors vers la chambre. A le vue de ce qui y reposait, Riss sentit son cœur tomber, descendant à des profondeurs abyssales.
Le vieux Ropodus était allongé sur son lit, sans vie. Ses yeux étaient fermés et sa bouche esquissait un sourire qui ne s’effacerait jamais de son visage. La lave ne circulant plus dans ses veines, son corps commençait à durcir et à prendre une couleur marron. Il n’y avait aucune marque sur son corps, il était donc sûrement mort naturellement. Riss sentit une larme couler le long de son visage et se retourna vers ses maîtres, Noarfang et Raïka. Ils observaient le corps de Ropodus avec une expression de profonde tristesse sur le visage. Noarfang leva alors les yeux vers le mur au dessus du lit du défunt et sourit. Riss le regarda à son tour et ce qu’il vit le fit sourire malgré sa profonde tristesse. C’était un dessin d’un grand et beau Typhlosion à l’allure royale. Il semblait regarder Riss dans les yeux. Sous le dessin était inscrit un mot : Futur.